Un grand nom de la littérature de jeunesse vient de nous quitter : ELZBIETA VIOLET.
Née en 1936 d’un père polonais tôt disparu et d’une mère française très distante à son égard, Elzbieta vécut une enfance chaotique en Pologne, en Alsace occupée, en Grande-Bretagne, avant d’habiter Paris et d’être confiée à un oncle blanchisseur.
Elzbieta avait plusieurs cordes à son arc : à la fois peintre, photographe et plasticienne. Mais ce sont la cinquantaine d’albums jeunesse qu’elle publia qui lui donneront sa renommée internationale, consacrée en 2006, par le prestigieux prix Astrid Lindgren.
Elzbieta tirait de ses souvenirs d’enfance une grande sensibilité et un sens aigu de l’observation du monde. Elle disait que son domaine de prédilection était l’enfance : « Ma complicité avec les enfants vient du fait que j’ai choisi d’être artiste. Il y a quelque chose de commun entre la perception des enfants et celle des artistes. C’est la capacité d’oublier ce que l’on sait pour retrouver les choses. Chez l’adulte, le cognitif l’emporte sur le sensitif. La mémoire est un handicap pour la création” – Citation tirée de son ouvrage « L’enfance de l’art », paru aux Editions du Rouergue en 1997, dans lequel elle explicite sa démarche artistique.
Elle osait aborder des sujets graves comme la guerre dans Flon Flon et Musette (Pastel -1993), la mort dans Petit Lapin Hop’là (Pastel -2001) ou encore la vie pas si simple de l’enfant -roi dans Bibi.
Elle aimait explorer plusieurs univers graphiques, alliant la gravure comme dans Grimoire de sorcière, l’utilisation de papiers aux grammages forts et aux couleurs pastels, ou des traits épurés comme dans Petit Mops, paru en France en 2009 mais publié initialement en 1972.
En 2013, au Festival des Illustrateurs de Moulins, nous l’avions écoutée avec émotion et Sonya BEYRON, adhérente au CRILJ MP, avait rédigé un article intitulé Elzbieta, pas de pacotille pour les enfants. – lien vers l’article ci-dessous
Nous tenons à la disposition de tous ceux, qui souhaitent se replonger dans cet univers plein de tendresse, nos deux malles ELZBIETA, dans lesquelles vous pourrez retrouver en particulier l’ouvrage L’enfance de l’art.
Depuis l’annonce de sa mort, les témoignages et articles affluent sur la toile pour témoigner du respect envers cette grande dame de la littérature de jeunesse.
Voici quelques liens :
http://www.crilj.org/2014/01/04/elzbieta-pas-de-pacotille-pour-les-enfants/
http://www.lalibre.be/culture/livres-bd/deces-d-elzbieta-violet-l-enfance-etait-son-royaume-5bbf7b83cd708c805c256a12
https://www.actualitte.com/article/edition/elzbieta-de-l-enfance-chaotique-a-la-litterature-pour-enfants/91360
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