Pour notre première rencontre éditoriale, pendant ce long Printemps des Poètes, qui nous accompagnera jusqu’à l’été, le CRILJ MP a décidé de donner la parole à une maison d’édition non spécialisée dans la poésie, les Editions HONGFEI CULTURES, qui revendique d’« approcher le texte poétique non avec révérence mais d’abord pour la promesse de beauté et de plaisir qu’il porte ».
Petite présentation de cet éditeur singulier
HongFei Cultures est une maison d’édition française, interculturelle et indépendante, créée en 2007. Elle tire son nom d’un poème chinois de SU Dongpo (XIe s.) dans lequel le poète compare la vie à un « grand oiseau en vol » (HongFei).
Les éditions HongFei Cultures développent une ligne éditoriale singulière valorisant une expérience sensible de la Chine et plus généralement une expérience de l’altérité.
Pour cela, HongFei conçoit essentiellement des livres jeunesse en invitant des artistes français à illustrer des textes d’auteurs chinois classiques ou contemporains, de Chine continentale ou de Taïwan. Au-delà des seuls contes, le catalogue de la maison se nourrit d’histoires merveilleuses, tendres ou cruelles, de fables, de poésie, de textes « à penser », etc., qui témoignent d’une culture littéraire deux fois millénaire, infiniment riche d’humanisme, d’universalisme et d’intemporalité.
Ce faisant, loin d’une démarche patrimoniale, et en se gardant de tout didactisme ou exotisme, HongFei a à cœur, non de « montrer » une Chine objet de curiosité mais d’emprunter le regard d’auteurs chinois pour offrir aux jeunes lecteurs des histoires à aimer où ils se surprendront à s’émerveiller avec l’Autre, qu’ils croyaient pourtant si différent.
C’est ainsi que cette proposition éditoriale tend à l’apprentissage de l’altérité. Si certains titres hors collection sont sans lien avec la Chine – par leur auteur, leur sujet ou les deux à la fois – tous nous invitent à élargir notre horizon dans ce sens, autour de trois thèmes : le voyage, l’intérêt pour l’inconnu et la relation à l’autre.
La poésie vue par Chun-Liang Yeh
Chun-Liang Yeh est le co-animateur avec Loïc Jacob de la maison d’édition HongFei. Il fut invité en 2009, comme auteur de culture chinoise, à participer à une table ronde sur la poésie. Là, des poètes et amateurs de poésie se sont mis à parler de poésie au public mais avec, comme souvent en France, des mots savants, abscons, le visage sombre, les sourcils froncés… Mais, lorsque Chun-Liang Yeh leur a dit tout à coup que, selon lui, la poésie naissait d’abord d’un besoin naturel de beau et plaisir, ça a été comme une révélation, un retour à l’essentiel, et l’assistance s’est aussitôt détendue. Cela a aussi été l’occasion de préciser que pour les Chinois, la poésie n’est pas cérébrale mais l’expérience de la beauté, physique et spirituelle.
Propos recueillis auprès de Loïc JACOB pour contextualiser l’interview ci-après :
La poésie naît d’un besoin naturel du beau et du plaisir HONGFEI_CUICUI_Poésie-YEH (2)
SARA, la force des images au service d’un poème visuel
Nul doute, au CRILJ MP, nous aimons l’univers de SARA et, tout naturellement, nous avons été attentifs à la parution de deux ouvrages chez HONGFEI CULTURES où elle illustre deux poèmes chinois très anciens : Un bon fermier et L’invité arrive.
Posant la poésie « au coeur des arts », la 16ème édition du Printemps des poètes rappelle qu’elle « est souvent l’arrière-pays, le moteur secret ou le point d’appui de la création dans les arts plastiques. » À l’occasion de la sortie, le 6 mars 2014, de L’invité arrive, Sara, grande dame du livre jeunesse nous confie ce qu’elle en pense et évoque les liens qu’elle entretient avec la poésie.
Pour lire la suite CuiCui-3-EntretienSara
Nous remercions les Editions HONGFEI Cultures pour l’autorisation de reproduction de deux articles de leur gazette CUICUI et pour leur généreux service de presse. Vous trouverez prochainement dans la rubrique Livr’à Lire la présentation des deux ouvrages de SARA.